LUISETAINES
Par detection77 | Le 01/11/2011 | Commentaires (0)
Luisetaines
du latin Lusitania, « Lusitanie ».
Le village est probablement créé par des Portugais au XIIIe siècle. Le comte de Champagne Thibaud III épouse Blanche de Navarre en 1199 et leur fils, Thibaud IV, est roi de Navarre en 1234. Au début du XIIIe siècle, des colonies ibériques s'installent à proximité de Nogent-sur-Seine, douaire des comtesses. Ces colonies sont également présentes à Montigny-le-Guesdier, dont les habitants sont appelés les Espagnols, à Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes (Yonne) et Villeneuve-aux-Riches-Hommes (Aube) ; le qualificatif Riches-Hommes vient du terme espagnol Ricos Hombres qui désignait un titre baronnal. En 1317, Luisetaines est acquis par l'abbaye Saint-Pierre-le-Vif de Sens. Cette abbaye est placée sous l'autorité des lazaristes de la mission Notre-Dame de Versailles en 1674, puis elle est louée en 1721 au sieur Lefranc de Courlon, fermier général. Le territoire de la commune regroupait plusieurs autres fiefs. Celui de Chanost, établi sur le coteau briard, appartient à Antoine de Cléon en 1488. Les fiefs de Volangis et de Versaines, situés le long de l'Auxence, dépendaient du prieuré Saint-Sauveur. Versaines, hameau des marais bassériots, a disparu. Le fief des Camps, saisi par l'archevêque de Sens en 1080, est uni à celui de Servigny au XVe siècle. Le fief de Servigny même est acquis dès 1205 par l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif ; il est affermé avec Luisetaines dès 1578 à Nicolas Bardeau. En 1637, le fermier Fiacre Petit se fait dérober ses titres, retrouvés plus tard à La Charité de Rampillon. En 1666, l'hôtel seigneurial et la cour de Servigny sont en ruine. Le domaine est successivement affermé à Cir Picard et Nicolas Lenoir, à M. Benoist en 1788, à M. Chanu puis à Pierre-Joseph Goltin en 1792. En 1919, les Goltin s'allient aux Forget ; l'un des membres de cette famille, André Forget, a été maire de la commune. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les côteaux de Luisetaines sont couverts de vignes.
Église Saint-Martin
XVIe siècle - XVIIIe siècle
L'église, mentionnée dans les chartes dès le XIe siècle, a probablement été détruite au cours de la guerre de Cent Ans. La paroisse est alors démembrée, Pantourel s'attachant à Dontilly, Beaulieu et le Petit-Changy à Égligny, le Jardel et Cutrelles à Vimpelles. En 1583, le hameau de Servigny-les-Camps, distrait de la paroisse de Paroy, est réuni à celle de Luisetaines. La nouvelle église comporte un chevet plat et une nef de six travées voûtée en lattis enduits. En 1708, l'ajout d'une nouvelle travée permet la reconstruction du pignon. Le clocher est édifié plus tardivement. Pendant la Révolution, l'église est dépouillée de son mobilier et transformée en temple de la Raison ; six pierres tombales provenant de l'ancienne église sont alors utilisées pour carreler le chœur.
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